vendredi 14 novembre 2014

Très bel article de Marjolaine Cambraque de l'Hebdo du Vendredi

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  • Située entre la Marne et le centre-ville, les anciens ateliers SNCF offrent de belles opportunités d'aménagement pour Epernay. (© l'Hebdo du Vendredi)



Jacky Blavier, président du comité Objectif 2020, est à l'initiative des réunions publiques avec la population sparnacienne. (© L’Hebdo du Vendredi)

population sparnacienne. (© l'Hebdo du Vendredi)
sparnacienne. (© l'Hebdo du Vendredi)
Les anciens ateliers SNCF feront l'objet d'un nouvel aménagement urbain dans un futur encore à définir. L'aménagement en question n'étant pour le moment pas déterminé, un groupement de citoyens, réuni sous le nom de comité Objectif 2020, a proposé une réunion-débat sur la question, vendredi dernier. L'idée c'est de faire participer la population, de concerter les Sparnaciens sur un projet qui changera profondément un quartier de la ville marqué par des années d'industrialisation : celui des anciens ateliers cheminots. « Il est impératif de faire revivre ce quartier », déclare Jacky Blavier, président du comité Objectif 2020. « Il faut resituer l'enjeu, observe Jérémy Thévenin, membre du comité et partisan du MRC (Mouvement républicain et citoyen). Avec la disparition des ateliers SNCF, c'est un vrai pan de l'histoire d'Epernay qui disparaît ! Quatorze hectares, l'équivalent du centre-ville actuel, à proximité du centre-ville, de la gare et le long des quais de la Marne, cela représente une belle attractivité ! ». Une zone de presque quatorze hectares pourrait, en effet, offrir de nombreuses possibilités d'installations. Une petite dizaine de personnes seulement étaient présentes à cette première réunion du Comité. Parmi ces personnes plusieurs citoyens engagés dans la politique de la ville mais fort peu de citoyens lambdas, cependant les idées pour construire un nouveau quartier n'ont pas manquer. Si la première question est bien sûr quoi faire sur cette zone, elle en amène d'autres : dans quelles proportions ? Et quels enjeux pour le territoire sparnacien ?
Parking, parc et logements individuels pour mieux vivre à Epernay

L'aménagement d'un parking de proximité sur la zone est une des idées soulevées. Il serait ainsi possible de créer un parking périphérique de délestage directement sur l'arrivée nord de la ville. Ainsi les travailleurs qui viennent de Reims trouveraient facilement à se garer, par exemple, et cela permettrait de lutter contre les stationnements anarchiques aux abords de la gare, par la même occasion. Le parking pourrait être relier au centre-ville par des navettes si besoin voire par une passerelle. Raymond Galataud, ancien conseiller municipal, propose de créer une zone de covoiturage sur ce parking car pour le moment « le covoiturage se fait à Dizy, faute d'avoir voulu dégager un endroit à Epernay ». Après l'idée du parking est abordé celle de la création d'un parc paysager. « Les espaces verts manquent à Epernay, ils sont peu à peu transformés en parking : une partie du square Pol Roger est devenu un parking, à la Villa il y avait un jardin public, c'est devenu un parking », reprend Raymond Galataud. Hélène Perrein, conseillère municipale de Gauche renchérit en parlant de l'aménagement des berges pour que les pêcheurs, les promeneurs et autres pique-niqueurs puissent aussi en profiter. Par ailleurs, l'implantation de nouveaux logements se trouve être une autre piste pour rendre agréable le nouveau quartier. Mais attention, ça ne doit pas être « un quartier Margueritte bis, alors qu’il y a sur notre ville plus de 1 200 logements vides, selon l’INSEE, et des dizaines de commerces fermés », rappelle Jacky Blavier. Il propose à la place « la construction de maisons mitoyennes, économes en énergie, cohérente avec le bâti sparnacien et avec des services de proximité. Que ce soit des logements qui fassent venir (et rester) des familles dans la ville ».

Tourisme et emploi grâce à un musée et à la voie ferrée ?

Autre axe d'aménagement dont il a été question pendant la réunion : le projet de création d'un musée ferroviaire sur l'histoire industrielle des chemins de fer d'Epernay. « Il est important de ne pas oublier l'histoire de la vie des ateliers SNCF, évoque Jacky Blavier. Ce musée pourrait être utilisé afin de diversifier l'offre touristique de la ville - pour l'instant exclusivement tournée vers le champagne - pour que les touristes prolongent leur séjour ». Hélène Perrin ajoute qu'il serait également important de mettre en avant « l'histoire de la résistance d'Epernay à travers les ateliers cheminots ». Par ailleurs, certains bâtiments des ateliers ont été classés, «ils présentent donc un intérêt architectural », commente Jérémy Thévenin qui pense possible une installation du musée dans l'un de ces bâtiments. Raymond Galataud voit autre chose : « J'ajouterais une autre dimension au musée, celle d'une salle de la mémoire de la ville car il y avait aussi une importante implantation militaire pendant des années à Epernay et il y a également l'histoire industrielle du champagne (les étiquettes, le liège...) à ne pas oublier ».
Et parmi les projets pour un renouveau économique, une idée de Jean-Paul Angers, conseiller municipal de Gauche, pourrait apporter du dynamisme au territoire et de nouvelles perspectives d'emplois : « Il serait idiot de supprimer l'accès ferré important pour ce périmètre. Dans le contexte actuel, tout ce qui relève de la transition énergétique va prendre de l'importance. Il faudrait amener cette voie ferrée vers une zone d'activités ». Son avis c'est de reprendre en main le domaine de la transformation du bois, notamment la transformation du peuplier - activité historique auparavant - et de le développer de nouveau depuis Epernay. « C'est le plus grand bassin d'Europe de peupliers et ils partent en Italie, en Espagne pour être traités. Il y a des métiers à reconquérir, à convertir et à connecter avec la voie ferrée ! » Il évoque de nombreux dérivés avec une optique vers le développement durable : construction, bardage, usages nouveaux et innovant de la matière végétale notamment en cosmétique. « Ce serait l'opportunité de travailler dans un autre domaine, de vulgariser de nouveaux métiers et de permettre à des petites entreprises de s'implanter... La chance d'Epernay doit être dans la variété, la diversité de ses projets. C'est à travers la réindustrialisation de la ville que l'on pourra tirer des trajectoires ! », termine-t-il. « Avant il y avait une filière bois au lycée Godart, complète Hélène Perrin. Aujourd’hui les jeunes étudient ailleurs et ne reviennent jamais. Pourquoi ne pas réimplanter ce genre de formation ?! » La conseillère municipale apporte une autre piste d'aménagement pour le futur quartier : « La Marne est navigable, le canal n'est pas loin de la zone à aménager, ce sont des arguments clés pour un nouveau développement économique et l'implantation locale de nouvelles entreprises. » Jérémy Thévenin conclue les propositions en insistant sur le fait qu' « il est encore temps de discuter du projet car une fois la zone rasée on aura rasé l'histoire et il sera trop tard ! ».
Marjolaine Combraque.
 
                   Prochaines réunions-débats du comité Objectif 2020

D'autres réunions, plutôt sous forme de cafés citoyens seront à venir dans les prochains mois. Les thèmes de ces futures réunions, point particulier ou sujet général, seront les suivants : l'aménagement de l'esplanade Charles de Gaulle, le projet de complexe golfique, le développement durable, le stationnement en ville, les conseils de quartiers ou encore la redynamisation de la vie associative.

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