jeudi 3 juillet 2014

Transition énergétique



Transition énergétique : ramener la part du nucléaire à 50% n'est pas un objectif réaliste.

Par Gérard Pierre, Secrétaire national du MRC à l'énergie, jeudi 3 juillet 2014.
Lors du conseil des ministres du 18 juin Madame Ségolène Royal, Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie a présenté un projet de loi pour un nouveau modèle énergétique français, intitulé « Réussir la transition énergétique ». 
Ce projet se donne cinq objectifs : 
1.réduire les émissions de gaz à effet de serre françaises pour contribuer à l’objectif européen de baisse de 40 % de ces émissions en 2030 (par rapport à la référence 1990) ;
 
2.diminuer de 30 % notre consommation d’énergies fossiles en 2030 ;
 
3.ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité en 2025 ;
 
4.porter en 2030 la part des énergies renouvelables à 32 % de notre consommation énergétique finale, soit 40 % de l’électricité produite, 38 % de la chaleur consommée et 15 % des carburants utilisés ;
 
5.diviser par deux notre consommation finale d’énergie d’ici 2050.
 
Réduire les émissions de gaz à effet de serre et diminuer notre consommation d’énergies fossiles est en effet indispensable pour maintenir le changement climatique dans des limites supportables et diminuer notre consommation d’énergies fossiles est tout aussi indispensable pour participer au rétablissement de notre balance commerciale.
 
Mais ramener la part du nucléaire à 50 % impose une contrainte supplémentaire tout à fait incompatible avec les deux premiers objectifs. En effet la production d’électricité nucléaire ne rejette pas de gaz à effet de serre et diminuer sa production demandera de trouver des sources énergétiques alternatives pour produire de l’électricité. L’Allemagne a souhaité sortir du nucléaire et a déjà arrêté certains de ses réacteurs. Le résultat ne s’est pas fait attendre : augmentation du prix de l’électricité, 2 fois celui de la France et augmentation de 12 % des émissions de CO2 alors que chaque Allemand en émet déjà 60 % de plus que chaque Français.


Pour des raisons écologiques et économiques, seuls les 2 premiers objectifs devraient être engagés. Bien que la réduction du nucléaire soit une proposition du candidat Hollande issu d’un accord électoral, il serait dans l’intérêt de la France de surseoir à cette proposition afin de contenir les coûts de production de nos entreprises et de maintenir le pouvoir d’achat des Français. 
Augmenter la part des renouvelables est utile en particulier pour produire de la chaleur, mais importer des panneaux photovoltaïques pour produire de l’électricité plus chère qui se substituera à la production nucléaire également produite sans CO2 ne présente, contrairement à l’Allemagne, aucun intérêt en France.
Notre consommation énergétique individuelle est actuellement semblable à celle d’un Allemand. Même si faire des économies d’énergie est indispensable, diviser par 2 notre consommation finale d’énergie nous mettra au niveau d’un Chinois, d’un Argentin ou d’un Chilien. Il est peu vraisemblable que cet objectif se fasse sans dommage pour notre système économique et donc pour notre niveau de vie.
 

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