JACKY
BLAVIER
Président départemental du MRC de 2001 à 2010
Président du comité « OBJECTIF 2020 » avec les Sparnaciens
Mon intervention au conseil régional du MRC du
06.06.2015 à Epernay
Je vous remercie
pour votre invitation qui me ramène quelques années en arrière.
N’étant plus membre
de votre parti et si vous me le permettez, je vais vous donner mon analyse sans
aucune prétention sur les 3 motions en compétition pour votre
congrès des 13 et 14 juin 2015.
Tout d’abord, le MRC
est mon parti de cœur et mon attachement aux idées défendues par
Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre ont commencées de 1980 à 1992 au sein
du parti socialiste dans le courant de
Jean-Pierre Chevènement et de Georges (le
Cérès puis Socialisme et République) , parti que j’ai quitté en 1995 pour
rejoindre le MDC puis le MRC créé par Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre
en 1992.
En 2010, après plus
de 15 ans dans ce parti, je le quitte pour prendre un peu de recul et parce que
je trouve que nous étions juste là pour coller les affiches du PS et mettre
notre logo sur leurs professions de foi.
Je le regrette car
ce parti est le seul qui propose une véritable alternative par son projet et
son histoire.
Et je me souviens
des dates importantes comme notre refus de la guerre en Irak en 1992, comme la
campagne des présidentielles de 2002, comme notre victoire du Non en 2005 etc.
Mais aujourd’hui mon
analyse sur le MRC est que ce parti a
perdu énormément d’adhérents, qu’il a très peu d’élus (3 députés, quelques maires et
quelques conseillers régionaux, jusqu’en décembre). Ce parti ne passe pas dans
les médias à part quelques tribunes de Jean-Pierre Chevènement. Les Français
ignorent ce parti et ceux qui le connaissent pensent que c’est un courant du
PS.
Alors oui ce congrès
est important pour notre avenir et ce sera le congrès de la dernière
chance :
Soit nous disparaitrons,
soit nous renaitrons, tel est l’enjeu de ce congrès. Moi, je pense que pour
réussir, il faut se poser les bonnes questions et elles se trouvent dans les 3
motions qui vous sont présentées.
Je pense qu’une
synthèse des 3 motions sera nécessaire car il y a des solutions intéressantes
dans chacune des motions.
Dans la motion 1 : la gauche républicaine, l’analyse est faite que la
gauche emmenée par François Hollande ne s’est jamais montrée à la hauteur et
doit assumer son échec :
-
Jusqu’au boutisme technocratique
-
Démocratie bafouée
-
Chômage de masse (plus de 5,3
millions de demandeurs d’emploi)
-
Net recul des services publics,
sous injonction européenne
-
Loi Macron
Cette motion donne
le choix entre 2 possibilités : présenter notre propre candidature à
l’élection présidentielle ou soutenir une alternative à gauche.
Le bonus d’une
candidature sous l’étiquette MRC à l’élection présidentielle puis aux législatives a pour intérêt de
fournir une tribune à notre discours sans être contraint à la concession. Elle
est donc indispensable.
Cette motion propose
de trouver des moyens originaux de faire campagne (par les réseaux sociaux,
d’autres formes de meeting, une communication tournée vers internet etc.…) pour
renouer un lien avec les citoyens.
Nous ne serons
audible par les Français qu’en leur proposant des solutions concrètes et
actuelles aux problèmes de notre société : la « République en
vrai » passe par cela.
La motion 2 : Notre chemin, propose, si des primaires
devaient être organisées suite au bon vouloir de François Hollande, d’y
participer et il faudrait donc s’y préparer.
Cette motion imagine
à l’image du Rassemblement qui a présidé à l’élaboration du programme du
Conseil National de la Résistance de s’adresser certes à la gauche, mais pas
uniquement. Il doit aller au-delà, sur des bases républicaines, sociales,
patriotiques et internationalistes. C’était un peu le pari de Chevènement avec le Pôle
Républicain en 2002.
L’analyse est faite
également pour dire que notre parti a perdu beaucoup de militants et qu’un
travail de reconquête est nécessaire. Car il est tout à fait inutile d’espérer
élargir notre audience et notre champ d’action si nous n’avons plus ou
quasiment plus comme aujourd’hui ni cadres, ni militants, ni structure active
dans la capitale.
La motion 3 : Le courage d’avancer, dénonce un système politique d’avantage préoccupé de lui-même,
dans un seul souci carriériste de ses membres.
Cette motion fait le
constat que la France n’est plus souveraine et qu’elle est sous la tutelle
d’une « ruche » de technocrates, qui n’a aucune conscience des
conditions de vie des citoyens, et aucun respect de la souveraineté des
peuples.
Cette motion dont je
partage l’analyse montre que :
-
le MRC manque de visibilité car sa position au
sein de la majorité et son alliance avec le PS ont brouillé notre position sur
l’échiquier politique.
-
le MRC n’est pas suffisamment
efficace en matière de communication car
nous restons largement inconnus du grand public.
Cette motion propose
une stratégie qui s’appuie sur les citoyens, afin d’établir un rapport de
forces favorable au mouvement.
C’est pourquoi
l’action du MRC se doit d’avoir comme feuille de route la constitution de
comités citoyens, capables de porter à tous les niveaux politiques, une
alternative à l’idéologie étouffante de nos élites politiques, économiques et
médiatiques.
Nous devons nous
réapproprier nos valeurs, et avoir le courage d’avancer.
Nous devons dès
maintenant refuser toute alliance avec des partis qui n’ont aucun regard
critique sur le tournant libéral de 1983.
Le MRC doit
retrouver l’esprit des clubs de réflexions propre à la France, notamment lors
de la Révolution de 1789.
Notre communication
globale doit se montrer plus dynamique.
Pour ma part je
pense qu’il nous faut, à partir de notre logiciel Républicain, partir seul au contact des Français avec des ambitions, avant de penser aux alliances inutiles avec
des partenaires qui nous ignorent depuis l’élection de 2002.
Et surtout
n’oublions pas qu’en politique les renversements sont spectaculaires :
A la présidentielle de 1969, le candidat
socialiste obtient 5 % des suffrages, et 12 ans après, François Mitterrand est
élu président de la République.
5 % c’était également le score de Jean-Pierre Chevènement à la
présidentielle de 2002, comme quoi il faut croire en l’avenir.
Il nous faut élire
une présidente ou un président du MRC qui saura transmettre et faire adhérer
notre projet au peuple de France,
mais, qui pour cela devra être médiatique comme l’était Georges Marchais à une
certaine époque ou aujourd’hui comme Alexis
Tsipras et son parti Syriza en Grèce,
comme le jeune parti Espagnol Podémos
avec Pablo Iglésias. Mais également
comme la famille Le Pen qui arrive avec
un projet dangereux pour notre pays à être audible auprès des classes moyennes
et des classes populaires.
La motion 3 a une réflexion à méditer, en
portant l’idée que notre parti peut et doit sortir de l’idée, fataliste, que nous ne
sommes là que pour gérer le patrimoine intellectuel de Jean-Pierre Chevènement.
Je suis également
persuadé que Jean-Pierre Chevènement restera notre référence, mais que c’est
maintenant autour d’une nouvelle génération que doit ce reconstruire le MRC, et
vous êtes la première pierre de l’édifice qui est en train de se reconstruire.
En Français Podemos veut dire « nous voulons » , voila un beau
slogan pour le MRC.
En ce qui me
concerne, je reste pour l’instant un
militant de l’ombre de votre parti, par mes articles sur mon blog politique,
Jacky Blavier blogspot.com et par mes partages au quotidien sur les réseaux
sociaux de l’activité du MRC.
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