vendredi 5 juin 2015

Mon intervention lors du conseil régional du MRC du 06.06.2015 à Epernay


  JACKY BLAVIER 

  Président départemental du MRC de 2001 à 2010  

  Président du comité « OBJECTIF 2020 » avec les Sparnaciens

  Mon intervention au conseil régional du MRC du 06.06.2015 à Epernay


Je vous remercie pour votre invitation qui me ramène quelques années en arrière.

N’étant plus membre de votre parti et si vous me le permettez, je vais vous donner mon analyse sans aucune prétention sur les 3 motions en compétition  pour  votre congrès des  13 et 14  juin 2015.

Tout d’abord, le MRC est mon parti de cœur et mon attachement aux idées défendues par Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre ont commencées de 1980 à 1992 au sein du  parti socialiste dans le courant de Jean-Pierre Chevènement et de  Georges (le Cérès puis Socialisme et République) , parti que j’ai quitté en 1995 pour rejoindre le MDC puis le MRC créé par Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre en 1992.

En 2010, après plus de 15 ans dans ce parti, je le quitte pour prendre un peu de recul et parce que je trouve que nous étions juste là pour coller les affiches du PS et mettre notre logo sur leurs professions de foi.

Je le regrette car ce parti est le seul qui propose une véritable alternative par son projet et son histoire.

Et je me souviens des dates importantes comme notre refus de la guerre en Irak en 1992, comme la campagne des présidentielles de 2002, comme notre victoire du Non en 2005 etc.

Mais aujourd’hui mon analyse sur le MRC est que ce parti a  perdu énormément d’adhérents, qu’il a  très peu d’élus (3 députés, quelques maires et quelques conseillers régionaux, jusqu’en décembre). Ce parti ne passe pas dans les médias à part quelques tribunes de Jean-Pierre Chevènement. Les Français ignorent ce parti et ceux qui le connaissent pensent que c’est un courant du PS.

Alors oui ce congrès est important pour notre avenir et ce sera le congrès de la dernière chance :

Soit nous disparaitrons, soit nous renaitrons, tel est l’enjeu de ce congrès. Moi, je pense que pour réussir, il faut se poser les bonnes questions et elles se trouvent dans les 3 motions qui vous sont présentées.

Je pense qu’une synthèse des 3 motions sera nécessaire car il y a des solutions intéressantes dans chacune des motions.

Dans la motion 1 : la gauche républicaine, l’analyse est faite que la gauche emmenée par François Hollande ne s’est jamais montrée à la hauteur et doit assumer son échec :

-          Jusqu’au boutisme technocratique

-          Démocratie bafouée

-          Chômage de masse (plus de 5,3 millions de demandeurs d’emploi)

-          Net recul des services publics, sous injonction européenne

-          Loi Macron

Cette motion donne le choix entre 2 possibilités : présenter notre propre candidature à l’élection présidentielle ou soutenir une alternative à gauche.

Le bonus d’une candidature sous l’étiquette MRC à l’élection présidentielle  puis aux législatives a pour intérêt de fournir une tribune à notre discours sans être contraint à la concession. Elle est donc indispensable.

Cette motion propose de trouver des moyens originaux de faire campagne (par les réseaux sociaux, d’autres formes de meeting, une communication tournée vers internet etc.…) pour renouer un lien avec les citoyens.

Nous ne serons audible par les Français qu’en leur proposant des solutions concrètes et actuelles aux problèmes de notre société : la «  République en vrai » passe par cela.

La motion 2 : Notre chemin, propose, si des primaires devaient être organisées suite au bon vouloir de François Hollande, d’y participer et il faudrait donc s’y préparer.

Cette motion imagine à l’image du Rassemblement qui a présidé à l’élaboration du programme du Conseil National de la Résistance de s’adresser certes à la gauche, mais pas uniquement. Il doit aller au-delà, sur des bases républicaines, sociales, patriotiques et internationalistes. C’était  un peu le pari de Chevènement avec le Pôle Républicain en 2002.

L’analyse est faite également pour dire que notre parti a perdu beaucoup de militants et qu’un travail de reconquête est nécessaire. Car il est tout à fait inutile d’espérer élargir notre audience et notre champ d’action si nous n’avons plus ou quasiment plus comme aujourd’hui ni cadres, ni militants, ni structure active dans la capitale.

La motion 3 : Le courage d’avancer, dénonce un  système politique d’avantage préoccupé de lui-même, dans un seul souci carriériste de ses membres.

Cette motion fait le constat que la France n’est plus souveraine et qu’elle est sous la tutelle d’une « ruche » de technocrates, qui n’a aucune conscience des conditions de vie des citoyens, et aucun respect de la souveraineté des peuples.

Cette motion dont je partage l’analyse montre que :

-           le MRC manque de visibilité car sa position au sein de la majorité et son alliance avec le PS ont brouillé notre position sur l’échiquier politique.

-          le MRC n’est pas suffisamment efficace  en matière de communication car nous restons largement inconnus du grand public.

Cette motion propose une stratégie qui s’appuie sur les citoyens, afin d’établir un rapport de forces favorable au mouvement.

C’est pourquoi l’action du MRC se doit d’avoir comme feuille de route la constitution de comités citoyens, capables de porter à tous les niveaux politiques, une alternative à l’idéologie étouffante de nos élites politiques, économiques et médiatiques.

Nous devons nous réapproprier nos valeurs, et avoir le courage d’avancer.

Nous devons dès maintenant refuser toute alliance avec des partis qui n’ont aucun regard critique sur le tournant libéral de 1983.

Le MRC doit retrouver l’esprit des clubs de réflexions propre à la France, notamment lors de la Révolution de 1789.

Notre communication globale doit se montrer plus dynamique.

Pour ma part je pense qu’il nous faut, à partir de notre logiciel Républicain, partir seul  au contact des Français avec des ambitions,  avant de penser aux alliances inutiles avec des partenaires qui nous ignorent depuis l’élection de 2002.

Et surtout n’oublions pas qu’en politique les renversements sont spectaculaires : A  la présidentielle de 1969, le candidat socialiste obtient 5 % des suffrages, et 12 ans après, François Mitterrand est élu président de la République.

5 %  c’était également  le score de Jean-Pierre Chevènement à la présidentielle de 2002, comme quoi il faut croire en l’avenir.

Il nous faut élire une présidente ou un président du MRC qui saura transmettre et faire adhérer notre projet  au  peuple de France, mais, qui pour cela devra être médiatique comme l’était Georges Marchais à une certaine époque ou aujourd’hui comme  Alexis Tsipras et son parti Syriza en  Grèce, comme  le jeune parti Espagnol Podémos avec Pablo Iglésias.  Mais également comme  la famille Le Pen qui arrive avec un projet dangereux pour notre pays à être audible auprès des classes moyennes et des classes populaires.

 La motion 3 a une réflexion à méditer, en portant l’idée   que notre parti peut et  doit sortir de l’idée, fataliste, que nous ne sommes là que pour gérer le patrimoine intellectuel de Jean-Pierre Chevènement.

Je suis également persuadé que Jean-Pierre Chevènement restera notre référence, mais que c’est maintenant autour d’une nouvelle génération que doit ce reconstruire le MRC, et vous êtes la première pierre de l’édifice qui est en train de se reconstruire. En Français Podemos veut dire « nous voulons » , voila un beau slogan pour le MRC.

En ce qui me concerne, je reste pour l’instant  un militant de l’ombre de votre parti, par mes articles sur mon blog politique, Jacky Blavier blogspot.com et par mes partages au quotidien sur les réseaux sociaux  de l’activité du MRC.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire