Jacky
BLAVIER : 20.10.2015
1,5 million d’€ quand
l’Etat transfère les migrants en jet privé, alors que selon « l’observatoire
des inégalités » la misère persiste en France, l’un des pays les plus
riches au monde.
La France compte deux millions de personnes
vivant avec moins de 667 euros par mois, 3,5 millions de mal-logés et 3,9
millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire. La grande pauvreté persiste en
France.
Calais : quand l'Etat transfère les
migrants en jet privé :
Pour
désengorger le centre de rétention administrative de Calais, la police aux
frontières loue depuis plusieurs mois un jet privé pour déplacer les migrants
vers d'autres centres. Europe 1 a mené l'enquête.
Depuis début octobre, 13 vols ont déjà été effectués.
Des voyages à bord d'un avion bimoteur à hélices, un Beechcraft 1900, que notre
reporter a vu décoller depuis l'aérodrome de Calais-Marcq, lundi après-midi.
C'est la surprenante solution qu'a trouvée l'Etat pour tenter de désengorger le
centre de rétention administrative de Calais, surchargé face à l'afflux de
migrants, comme le racontait Streetpress dans une
enquête publiée lundi. A l'intérieur de ce jet privé, des
familles vont être transférées vers d'autres centres sur le territoire
français.
Peu de migrants par vol. Lors de chaque trajet, il y a
cinq migrants, encadrés chacun par deux fonctionnaires de la police aux
frontières (PAF). Sur le tarmac, un fourgon de policiers ne quitte les lieux
que lorsque l'avion est dans les airs.
Une opération à 1,5 million
par an. La location de
cet appareil à une société privée coûte 1,5 million d'euros par an. Mais cet
avion ne sert pas qu'à éloigner les migrants de la
"jungle" de Calais, il est aussi utilisé surtout pour des
transports d'enquêteurs de la Direction générale de la Police nationale ou de
la surveillance aérienne.
15.000 euros par migrant. Toutefois, depuis quelques
mois en effet, c'est avec ce Beechcraft 1900 que l'Etat transfère certains
migrants en instance d'expulsion pour désengorger le centre de rétention de
Calais. Des transferts vers Toulouse, Nîmes ou Perpignan, qui coûtent cher :
environ 15.000 euros par migrant, selon un avocat spécialiste du droit des
étrangers.
Eloignés à des
centaines de kilomètres, ils reviennent à Calais. Des centaines de milliers
d'euros "jetés par les fenêtres", selon un responsable d'association,
qui auraient pu être utilisés pour
améliorer l'accueil
des migrants à Calais. Les
défenseurs des réfugiés pointent l'absurdité de ce
dispositif. Car, neuf fois sur dix, les migrants se retrouvent dans la
nature et ne sont finalement pas expulsés. Certains sont même revenus à Calais,
après avoir été transportés à l'autre bout de la France.
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